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Communiqué de presse UNB, 12 septembre 2018
La santé pour tous
1978 - 2018 - 40 ans après la Déclaration d'Alma-Ata, où en sommes-nous en Belgique ?
12 septembre 2018
Fatiha Aït Saïd*
Le 12 septembre 1978, en pleine guerre froide, 134 Etats membres de l'OMS dont la Belgique en conférence internationale à Alma-Ata, ancienne capitale du Kazakhstan, ont adopté la Déclaration historique sur les soins de santé primaires (1). Dans un élan extraordinaire d'humanité et de justice sociale, cette Déclaration faisait des soins de santé primaires une stratégie essentielle pour parvenir à la santé pour tous d'ici l'an 2000. L'échéance a été reportée à l'horizon de 2030 dans le cadre des 17 Objectifs du Millénaire pour le développement durable.
L'immense majorité de la population en Belgique ignore le contenu voire même l’existence de cette Déclaration d'Alma-Ata de 1978. Elle est néanmoins citée en référence dans bon nombre de chartes, déclarations européennes ou résolutions internationales relatives aux soins de santé primaires. Mais bien trop peu l'ont vraiment lue.
La Conférence internationale du 6 au 12 septembre 1978 a souligné« la nécessité d'une action urgente de tous les gouvernements, de tous les personnels des secteurs de la santé et du développement ainsi que de la communauté internationale pour protéger et promouvoir la santé de tous les peuples du monde ».
Autrement dit, l'impérieuse nécessité d'instaurer des systèmes de soins de santé promouvant la prévention, l'éducation à la santé et de collaborer entre professionnels de santé et praticiens traditionnels avait été clairement mis en avant pour construire des systèmes de santé performants.
Par « praticiens traditionnels », il faut comprendre « praticiens de médecines traditionnelles » au sens de l'OMS (médecine traditionnelle chinoise, médecine ayurvédique, naturopathie qui est la médecine traditionnelle européenne, etc.) et non pas praticiens de la médecine conventionnelle. L'usurpation du qualificatif « traditionnelle », depuis au moins 40 ans, induit une sorte de légitimité historique de la pratique médicale officielle. Ce qui est contraire à la réalité historique. La médecine moderne s'est coupée de la tradition en reniant le principe vitaliste si cher à Hippocrate.